J'ai lu 1000 pages en un mois !
Dans un récent article, j'expliquais que je n'aimais pas lire, en tout cas pas des livres, des romans, des biographies et ce genre d'ouvrage.
Pourtant, peut-être que je suis celui qui lit le plus de la maison, bien que ma femme et mes filles soient plongées dans des lectures des heures chaque jour et que les sacs bien pleins de livres remportés de la bibliothèque ne tiennent que quelques jours avant de faire le chemin inverse.
Pendant des années, je lisais pour apprendre, pour me renseigner, principalement sur un écran, de manière non linéaire et à partir de mots-clés. J'en ai parlé dans ce billet.
admin
Pourtant, durant ces vacances, je me suis plongé dans un livre – un vrai – puis deux, trois... et finalement, j'ai lu plus de 1000 pages en quelques semaines. Voici ma liste de lectures de cet été. Je ne vous parlerai pas spécifiquement des récits et de leurs intrigues mais plutôt de ce que j'en ai retiré.
La bibliothèque de minuit
Matt Haig
Dominique Haas (Traducteur)
C'est un livre que j'ai reçu d'un de mes élèves – ou peut-être de ses parents – que j'ai dévoré en un après-midi. J'avais envie de savoir la suite et, tout au fil des presque 400 pages, je connaître la chute. Qu'est-ce que ce livre allait m'apprendre sur la vie ?
Des différentes vies successives que l'héroïne va lire, il y a toujours cette question lancinante et finalement presque mortelle : est-ce que je fais le bon choix ? J'en retire que, bien sûr, les choix doivent être réfléchis, pesés, mesurées en plusieurs dimensions (personnelles, familiale, court, moyen et long termes...) mais qu'il faut surtout les assumer, aller de l'avant, et ne pas constamment se demander ce qui se passerait si on avait fait un autre choix. La vie est faite de choix, que l'on assume et avec lesquels on construit son présent et son avenir.
D'où jaillira la vie
Raphaël Pomey
Raphaël Pomey
Roman autobiographique, Bruno, le héros, nous emmène dans le monde de la presse qui ne cesse de disparaître. Pas moins de 5 rédactions fermeront leurs portes en 2025 rien qu’en Suisse romande. Au fil de ses reportages mettant en lumière ce que bien des gens haut placés préféreront garder dans l’ombre, Bruno nous mène dans des lieux fictifs, bien connus de l’auteur et reconnaissables par les lecteurs.
Au fil des pages et des événements, on poursuit un récit presque satirique de la vie d’un journaliste et des choix parfois cornéliens qui s’offrent ou s’imposent à lui.
J'ai retiré de ce livre une nouvelle dimension de réflexion quant aux combats à mener. On ne peut pas tout combattre, tout mener de front, je le dis souvent concernant l'enseignement et la gestion de classe. Le risque de vouloir se battre contre toutes les injustices réside entre autres par le fait d'être anéanti par tous les retours de flamme.
En route pour 2033
Olivier Fleury
Livre de légère science-fiction, le récit commence à la fin des années 2020, Olivier met en scène 5 personnages, de 5 régions du monde dans la perspective des grandes festivités organisées depuis le début du millénaire pour les 2000 ans de la résurrection du Christ. Avec un langage juste plutôt que triomphaliste, il met en scène différents personnages imaginaires et représentatifs, rencontrant des personnes actives dans la préparation de cet événement.
- Un directeur imaginaire de l’organisation mondiale qui soutient cette préparation, gestionnaire surchargé dont l’épouse tente de le ramener à l’essentiel, pour sa vie et la mission.
- Une ancienne Miss Monde brésilienne, qui au fil de rencontres, renoue avec ses racines et découvre la foi.
- Une star du grand écran, un peu dépassée, qui renoue avec l’expression de l’amour du prochain par la rencontre des moins que rien dans un camp de concentration fictif pour réfugiés
- Un homme d’affaires d’Asie centrale, qui vogue entre pouvoir mafieux, commerce houleux et foi inadmissible.
- Une ancienne soldate israélienne, qui reprendra du service à la suite d’un monumental tremblement de terre et qui se trouve être aux premières loges de l’événement qui se déroulera dans son pays. Ses rencontres remettront en question ses idées arrêtées sur ceux de son peuple qui ont accepté le personnage de Jésus de Nazareth comme étant le Messie promis.
Résolument placée au centre du livre, la foi pratique dans le ressuscité est démontrée dans un message d’amour, d’acceptation, de partage et de rencontre, les 5 valeurs au centre du mouvement JC2033 qui lui, n’est pas fictif.
Cette lecture a élargi mon horizon concernant la manière dont vivent leur foi différentes personnes dans différents contextes.
Paul Watson
Lamya Essemlali
Dans le milieu des ONG au chevet de la nature, Sea Shepherd fait office d’un ovni, tout comme son fondateur dont le livre relate une partie de son parcours. Au-delà de l’interpellation médiatique, elle agit, de manière réfléchie toujours, avec une certaine violence parfois. Depuis 50 ans, Paul Watson reste imperturbable sur sa vision de la sauvegarde de la planète. Et depuis, certaines idées sont bien forgées. Concernant l’éducation, la place de l’homme dans sur la terre et parmi les autres êtres vivants, la manière de vraiment faire changer les choses.
L’urgence de la destruction des espèces maritimes nécessite une réponse adaptée : faire cesser les pratiques néfastes par tous les moyens ou presque. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas un idéologique passif : ce qu’il dit, il le fait, et ce qu’il fait, il le fait savoir.
Il y aurait beaucoup à dire de ce lire tant il a été de toute la série celui qui apporte le plus d'informations et qui confronte et interroge le plus notre mode de vie. J'en retiens, parmi beaucoup d'autres, ces éléments :
- Les lois de l’écologie sont sous-jacentes à plusieurs discussions relatées dans le livre :
- La notion de ressources finies, par opposition à infinies, qui nécessite une utilisation réfléchie à long terme et implique une diminution de l’emploi par les nations riches plutôt que l’augmentation de celui-ci par les nations pauvres.
- La diversité est nécessaire à la vie sur terre parce que…
- … les espèces sont dépendantes les unes des autres : en laisser disparaître une, de manière active ou passive, revient à condamner à mort les autres, y compris l’homo sapiens sapiens, à même de sauver ou de condamner la planète entière par son pouvoir, somme toute relatif en fin de compte.
- L'argent qui corrompt tout, du plus petit au plus grand, à moins d'avoir des valeurs auxquelles on tient coûte que coûte, parfois au sens propre du terme.
Ces différents livres m'ont fait voyager dans différents univers, parfois effleurés, d'autres fois totalement inconnus. N'est-ce pas cela la lecture ?