S'arrêter
Les derniers mails ont été envoyés hier, j'ai déconnecté les comptes professionnels, supprimer les signets qui renvoient aux liens pro, effacer les applications de mon téléphone. J'ai besoin de cette aide technique pour sortir du travail, ou pour le faire sortir de moi et limiter les tentations d'aller prendre des informations qui, selon leur nature, pourraient me prendre la tête pendant plusieurs jours, et même plus.
Partir en vacances, c'est aussi se préparer à arrêter. On peut penser être en vacances mais le cerveau a besoin de quelques jours pour s'y préparer et quelques activités peuvent l'aider à cela :
- terminer les dossiers en cours,
- ranger ses affaires, ses fichiers, ses pensées,
- poser par écrit les tâches qu'il faudra faire à la rentrée, sans les planifier forcément, mais savoir que ce à quoi on a pensé ne sera pas oublié.
Parfois, pendant quelques jours, la vapeur s'inverse petit à petit entre journées de travail bien remplies et journées de loisirs moins réglées. Depuis que les élèves sont en vacances, j'ai géré encore quelques gros dossiers - dont la rédaction de nouvelles dictées flash avec ma collègue et la création des nouveaux cahiers - mais d'une manière générale, mon travail quotidien a baissé, en nombre d'heures et en intensité.
Il y a des éléments techniques qui sont nécessaires pour accompagner l'entrée en vacances et la séparation travail - vacances. Quand je travaille, je le fais à fond et je ne compte pas mes heures - sauf quand il s'agit de me les faire payer ! - mais je dois encore apprendre à être en vacances, à les vivre intensément, à renouer des relations plus complètes et profondes avec ma famille, réapprendre d'une certaine sorte à passer mon temps à faire d'autres activités que de la recherche sur internet, de l'écriture, de la pédagogie et de la gestion et, surtout, au-delà de tout cela, laisser aller le temps sans rentabiliser chaque instant, chaque minute, chaque opportunité, chaque stimulus.
D'un côté, il y a une dichotomie dans ma vie que je désire accentuer : vivre des vacances qui ne ressemblent pas du tout aux semaines de travail. D'un autre, je désire avoir une vie de plus en plus unifiée, dans laquelle j'apprécie chaque journée, peu importe de quels contenus elle est faite, comme deux mondes qui doivent trouver un équilibre, instable le plus souvent, à retravailler régulièrement.
Partir en vacances, pas seulement physiquement, mais aussi dans sa tête demande quelques actions, comme la déconnexion des outils numériques, mais aussi, d'une manière générale, l'abandon au moins partiel des écrans. Et puis, c'est apprendre à vivre le temps présent, à apprécier les opportunités, à les créer.