J'enregistre ma première vidéo YouTube
Pendant des années, j’ai regardé et appris de dizaines de Youtubers. Aujourd’hui, c’était le grand jour : l’enregistrement de ma première vidéo face cam pour la chaîne Youtube d’ENSEIGNER.org qui naît tout juste. C'est l'occasion de vous partager mes réflexions et ressentis autour de cette expérience.
Les lumières
On parle toujours de 3 sources lumineuses :
- une lumière de face ou de 3/4, la plus importante. Dans mon cas, ce sera la fenêtre principale de la pièce.
- une lumière de côté, pour déboucher les ombres (je ne sais pas si c’est l’appellation adhoc en vidéo, le terme étant repris de la photographie).
- une troisième lumière dans le dos, pour détacher la tête du décor
De ce côté-là, c’était planifié, réfléchi et testé à l’avance et je n’ai pas eu de surprise… sauf que la dernière lumière s’est éteinte 2 minutes avant la fin. Cela se remarque sur la vidéo si on est attentif au décor, sans que la qualité de l’image ne soit profondément impactée.
Micro
Le son est bien plus important que l’image ! Essayez de regarder une vidéo avec un son de mauvaise qualité ou une image médiocre et vous verrez le visionnement de laquelle vous abandonnerez en premier !
J’avais testé dans mes shootings précédents le micro sans fil Røde Wireless Go et tout s'était bien passé. J'ai donc reconduit l’expérience et le résultat a été concluant... à un petit élément près : ma fille. Jouant dans le hall, on entend sa petite voix dans quelques espaces blancs ou en arrière-plan. Le micro semble être plutôt omnidirectionnel ce qui m’obligera à gérer l'horaire des enregistrements en fonction de l'animation de la maison. À moins que le nouveau micro de DJI, commandé il y a plus d'un mois mais pas encore reçu, ne règle ce (petit) problème.
L'image
Recommandé par un certain nombre de Youtubers pour de la prise de vue face caméra, l’objectif équivalent 35mm en plein format permet de remplir suffisamment le cadre, d’avoir une part de décor - ou de bazar ! - et de minimiser les déformations. J’ai donc opté pour le tout nouveau 23mm de Fujifilm, en ouverture 1.4. Le bokeh - flou d’arrière-plan - me plaît beaucoup et permet de minimiser le décor encore bien perfectible.
Je l’ai associé au boîtier Fujifilm X-T4 qui a l’avantage de posséder un écran sur rotule, qui permet donc de se voir en se filmant, sans accessoire supplémentaire.
Je ne suis pas encore aux standards de la vidéographie en terme de réglages, étant donné qu’il me faudrait un filtre ND pour baisser la vitesse à 1/120s pour l’effet cinématographique. Mais comme je ne bouge pas beaucoup, voire même pas du tout, ce n’est pas un problème. Profitant des capacités du boîtier, je me filme en 4K 60i/s, en 200Mbit/s.
J’ai choisi le profil Classic Chrome comme « étalonnage ». Pour l'instant, ça me convient très bien. Quand j'aurai 100 000 abonnés, je passerai peut-être à une version F-Log et à un étalonnage au montage (fait par un professionnel?).
Le prompteur
À force de voir des vlogs (c’est la même chose qu’un blog, mais en vidéo), on pense qu’il suffit d’allumer sa caméra, de ramasser ses idées et de parler. Peut-être que c’est le cas après quelques dizaines ou centaines de vidéos mais pour la première, mieux vaut avoir écrit son texte !
Ne désirant pas l'apprendre par coeur, avec le risque de tomber dans la litanie, j'ai choisi d'utiliser un prompteur, un petit appareil qui fait défiler le texte au rythme de sa voix. Sauf que c’est le contraire qui se passe : le prompteur fait défiler le texte de manière robotique et c’est le rythme de sa diction qui le suit. Ce qui n’est pas très naturel et parfois stressant. J’ai donc opté pour une télécommande que je pourrai discrètement activer pour mettre le texte en pause afin de réguler l’appareil en fonction de ma voix.
Il y a des prompteurs qui coûtent plusieurs centaines de francs. Le mien m’aura coûté moins de 50.-, télécommande comprise. J’utilise simplement mon téléphone sur un bras rigide placé juste sur l’objectif de l’appareil photo.
Pour la petite histoire, j’avais essayé avec un iPad afin de profiter d’un écran plus grand. Mais justement, cette plus grande taille fait osciller mon regard sans cesse entre l’objectif et l’écran, ce qui est bien réduit en utilisant un téléphone.
La prochaine fois, je veillerai à relire le texte avant de commencer l’enregistrement, ou au moins sa structure, histoire de ne pas le redécouvrir avec un peu de surprise et d’être plus naturel à sa lecture. Peut-être même qu’enregistrer séparément chaque partie pourrait être un plus, à l’enregistrement comme au montage.
Un pré-montage
Pour se rendre compte de la qualité de ses prises de vue, il n’y a rien de tel que d’agencer le tout dans son logiciel de montage. Ici, je reste en terrain connu : Final Cut Pro sur un Macbook Pro 16 M1 Pro. Cette machine étant mon ordinateur quotidien, il m’a fallu fermer quelques programmes pour qu’elle retrouver sa vigueur. Ensuite, ce n’était que du bonheur.
Au niveau de l’image et du son, je n’ai rien trouvé à redire. Le son est clair, l’image est agréable. Si on veut pinailler, peut-être qu'un peu plus de base rendrait la voix plus sérieuse... mais bon, mes élèves m'entendent ainsi tous les jours et ne semblent pas me prendre pour un clown ! Concernant l'image, entre les premiers tests et la version presque finale, j’ai corrigé sur l’appareil photo la correction de l’exposition à +1ev pour un meilleur rendu de l’image. C’est toujours mieux de le faire en mécanique plutôt qu’électroniquement en post-production. De manière générale, plutôt que de corriger les erreurs, mieux vaut les éviter !
Par contre, là il faudra que je concentre mes efforts, c’est sur la prestation de l’acteur - même si mon aimable épouse dit que j’ai bien progressé entre mes premiers rushs il y a quelques mois et la prestation de ce matin ! Je ne suis pas très sûr de mon texte, je me reprends, je ne regarde pas toujours clairement dans l’objectif… et puis ma posture, est-elle vraiment la meilleure ?
Pour la prochaine fois...
… dans quelques jours, lorsque j’aurai reçu ma télécommande, ou peut-être avant.
- Laisser des blancs plus importants entre les différentes parties, thèmes de partage ou essais successifs.
- Me laisser le temps d’entrer dans mon rôle… puisque je suis un acteur, prendre le temps de penser à mon auditoire invisible, au pourquoi j'enregistre cette vidéo, aux sentiments qui m'animent et à ce que je désire faire passer comme message et comme émotion. Bizarrement, le fait de parler à une caméra plutôt qu’à un public en chair et en os ne m'a pas dérangé.
- Améliorer l'angle de vue de la caméra. Je me suis volontairement posé sur un côté de l’image, afin de pouvoir ajouter des illustrations de l'autre. En regardant le résultat, j'ai l’impression que je regarde souvent à l’extérieur du cadre plutôt que vers la partie vide, une simple erreur de composition photographique à laquelle je remédierai.
J’appréhendais beaucoup ce premier jour de prise de vue, entre éléments techniques multiples et jeu d’acteur qui est largement en dehors de ma zone de confort. Finalement, je n’ai pas oublié trop d’éléments - je vais me dépêcher de me faire une Check list prise de vue afin de ne rien oublier la prochaine fois - et j’ai même apprécié l’exercice après quelques minutes d’immersion.